1. |
Le Funambule
03:42
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Il rit à la lune quand il tangue sous la dune
Et il pleure de joie en faisant ses bascules, le funambule est tombé sur une fille
Et il l’aime comme on aime un soleil déchiré
Entre le ciel et la mer, les montagnes tremblent sous ses pieds
Le funambule est tombé sur une fille
Et la fille s’en va toujours un peu plus loin,
Le funambule aboie :
«Mon amour reviens-moi, ne me laisse pas en pic sur cette tige de métal aussi froide que la mort et la voix de ta mère»
Et la fille disparaît dans la brume cruelle,
Dans la brume cruelle.
Un oiseau de malheur lui arrive à l’oreille lui faisant perdre équilibre
Ah ! médiocre animal !
Il se bat de ses bras, il se bat de ses ailes,
Il se bat de ses nerfs mais l’oiseau continue
L’entraînant dans une chute aussi libre que le vent,
Lui, le pauvre, fout le camp dans le vaste néant,
Attend quelques instants et il frappe le ciment.
Le funambule se relève et attrape l’échelle
Pas question, se dit-il, de la laisser partir
Il devra continuer sur ses pistes arides.
Rien à foutre des oiseaux et des avions machines,
Il trouvera son amour quoi que dise les doutes,
Il trouvera son amour qui ne tient qu’à un fil.
Et la fille s’en va toujours un peu plus loin,
Le funambule aboie :
«Mon amour reviens-moi, ne me laisse pas en pic sur cette tige de métal aussi froide que la mort et la voix de ta mère»
Et la fille disparaît dans la brume cruelle,
Dans la brume cruelle.
Un grand vent menaçant lui arrive aux chevilles, lui faisant perdre équilibre
Ah ! médiocre aventure !
Il se bat de ses bras, il se bat de ses ailes,
Il se bat de ses nerfs mais le grand vent persiste
L’entraînant dans une chute aussi triste que le temps,
Lui, le pauvre, fout le camp dans le vaste néant
Attend quelques instants et il frappe le ciment.
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2. |
Camille
04:40
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Je regarde Camille aux mille facettes qui cherche façon de s’en remettre
On reparlera peut-être plus tard de la façon dont elle me guette.
La belle Camille fait une grande sieste sur les sentiers de toutes princesses
En crachant sans trop d’adresse sur toutes aventures de tendresse.
Camille est cidre, Camille est libre
Livrée parfois à toute question qui fait souvent le raisonnement d’une
chanson qui guette le temps.
Mais à présent Camille est seule sur le seuil de ses ennuies Croulant sous les sous de son crédit.
Elle nuit aux cons sans prétention dans le bar de ses envies
Et elle s’égare toujours en retard, elle fait le portrait de ses écarts.
Elle reste lâche, elle reste vache, elle est savante et elle est conne,
Elle est perdue, elle est désert, elle est morue, elle pue, elle tue.
Et mille fois j’appelle ton nom et mille fois j’appelle le mien.
Allez, bébé dis-moi que l’amour est mort.
Je regarde Camille aux mille facettes qui cherche façon de s’en remettre
On reparlera peut-être plus tard de la façon dont elle me guette.
Aux proxénètes, aux marchands de crêpes, oui c’est toujours celle qu’on arrête.
Et puis elle chiale à chaque saison, oui c’est toujours la même chanson L’insoutenable vérité d'une amertume trop prolongée
Qui fait parfois l'image absurde d'une commotion qui chante l’été.
Mais à présent Camille pleure sur le seuil de ses ennuies
Croulant sous les rides du temps perdu.
Elle nuit aux cons sans prétention dans le bar de ses envies
Et elle s’égare toujours en retard, elle fait le portait de ses écarts.
Elle reste lâche elle reste vache, elle est savante et elle est conne,
Elle est perdue, elle est désert, elle est morue, elle pue, elle tue.
Et mille fois j’appelle ton nom et mille fois j’appelle le mien.
Allez, bébé
dis-moi que l’amour est mort!
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3. |
Saint-Graal
07:01
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En étant un peu plus con qu’il n’est décent,
Je contemple un peu moins bien le théâtre de mes espérances.
En étant un peu plus con qu’il n’est décent,
Je suis fils de l’indulgence, la grande sœur sotte de la sagesse, père du rien et mère de tous
Je bavarde en silence dans le reflet de mes pamphlets,
Je lis matraque à vendre, lit double à loyer et parfum bon marché.
Je bous, je tremble, j’achète.
Je suis bien pauvre de toutes chances, mais je suis très riche en complaintes.
Complaintes d’hiver, complaignant tannant agacent et aggravant toutes rhétoriques toxiques,
Chroniques, bref, je suis l’avenir des cons.
En tout et parti, je suis fragg grenade,
Laveuse qui pète et plastique power.
Je suis comme elle disait, un con condescendant qui prend connaissance de son essence
Par l’agrément de ses absences.
Je prends le temps d’être con, mesdames et messieurs.
Je suis l’absurde dissidence d’un Moyen Âge qui dure longtemps. Entendez-moi haut et fort, grand et propre, fier et net
Moi et bien je vous entends à peine, je profite, je calcule, j’endosse et j’encule.
Je suis municipalité fédéraliste,
Magnanime moustique qui suce toute autre éventualité de liberté.
Je suis «le» et vous êtes l’«autre».
Paternalisme de semence, crétin du mieux et chanteur économique.
Je suis l’ennemi, le vôtre, the Big Villain dans les Batman Movies,
The big Statue of Liberty, the ONE true love of society.
Vous êtes tendre et je suis rude, le lion poursuivra sa course, de bourse en bourse, de frousse en trousse.
Vous êtes lièvres je suis chasseur, j’ai le fusil, je suis mépris.
À faire le con à chaque saison toujours la même chanson
En ravivant tous les souvenirs d'une époque bien mal comprise
À faire chanter tous les salauds qui passaient Rue des Bordeaux.
Et quand on aperçoit l'épave qui passait rue Cathédrales
C'est toujours lui qu'on encourage à faire le brave à la voix grave, Toujours lancer plusieurs grenades sur toutes mentalités banales.
Faire taire l'avenir à grand bâillon, trouver le Saint-Graal, s'verser une Pabst Fumer un joint avec Saint-Pierre en écoutant du vieux blues crasse.
Courir très loin vers vous pour qui, le goût de la chance est aussi maigre que ma panse.
À faire le con à chaque saison toujours la même chanson
En ravivant tous les souvenirs d'une époque bien mal comprise
À faire chanter tous les salauds qui passaient Rue des Bordeaux.
De mauvaise mine en tabarnak on fait le constat de nos états Je reprendrai le fardeau de mes pères:
Une belle ligne droite avec pour but une mort au revolver.
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Patatrak Montreal, Québec
Une chute brutale, révélant les angoisses d’une génération qui ne cesse de tenter d’exister.
Une horloge qui
file à toute allure.
Des textes poétiques, mais tout aussi crus et ravageurs que le son d’un effondrement au moment précieux entre plongeon et fracas terminal sur le ciment d’une ville en fête!
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